Allgemein

Nino Schurter : Le secret de ma réussite

9 fois champion du monde, champion olympique, héros national suisse : Nino Schurter a marqué une ère du VTT en accumulant les succès record. Qu'est-ce qui le pousse à toujours remporter de nouvelles victoires malgré son âge et des échecs ? Une carte blanche.

Teilen
0

Lire l’article en allemand.

Pendant combien de temps encore pourrai-je encore faire partie des meilleurs?

Je me pose souvent cette question. La réponse est déterminante pour mon avenir. Mais commençons par le début.

J’ai commencé le VTT à l’âge de six ans. Comme beaucoup de mes copains du même âge, ma tête était pleine de rêves. Déjà à l’époque, je rêvais de titres de champion du monde. Je voulais être le meilleur. Un souvenir de cette époque m’est particulièrement présent. Ma mère raconte souvent cette anecdote lors des réunions de famille.

J’avais environ douze ans. À cette époque, j’avais beaucoup de succès dans les compétitions de jeunes talents. Coupes et médailles faisaient de longues guirlandes dans ma chambre d’enfant. Mais je n’étais pas le seul jeune vététiste de ma famille. Mon frère, qui a quelques années de plus, était également très bon dans cette discipline. Bien avant moi, il a participé aux championnats du monde junior.

Un jour en revenant d’un de ces grands voyages, il n’a pas ramené de médaille. Il était arrivé sixième ou septième. Un bon classement. Néanmoins, j’ai dit avec insolence : „Maman, si je participe un jour aux championnats du monde, je ne rentrerai à la maison qu’avec une médaille de vainqueur.“ C’était mon état d’esprit: l’essentiel, c’est de gagner.

Un gagneur depuis toujours

Mon frère, avec qui j’ai de bonnes relations, et moi avions le même tempérament, le même talent pour le vélo. Comme moi, il était très acharné. Il a passé des années assis uniquement sur son vélo. Mais il y avait deux grandes différences entre nous deux : l’ambition et l’endurance en compétition.

J’ai toujours été un compétiteur, un battant. Je me devais gagner tous les jeux de société. Je voulais toujours être le premier. Peu importe dans quel domaine. Si ça ne marchait pas, je faisais un effort supplémentaire la fois suivante.

Lorsque l’adrénaline se répand dans mon corps sur la ligne de départ, que toute la pression se fait sentir dans ma tête et dans ma poitrine, je peux soutirer les meilleurs résultats de mon corps. Mes muscles peuvent concentrer encore plus de force. La tête est plus alerte. Je suis tellement concentré que je suis capable de prendre un risque plus élevé. Freiner plus tard, prendre un virage plus serré, sauter plus loin. Tout est possible quand je sais que l’enjeu est une grosse victoire.

Cette prédisposition n’était pas si prononcée chez mon frère. Les compétitions et les pressions de la concurrence semblaient le paralyser. Il a quand même eu du succès, car il reste un cycliste professionnel à sa manière. Il dirige avec succès une école de cyclisme en Italie.

Nino Schurter freut sich nach einem Sieg
© SCOTT SRAM 

Le premier grand titre

Mon ambition et ma détermination m’ont orienté sur une autre voie. En 2009, j’ai remporté mon premier championnat du monde de cross-country masculin à Canberra, en Australie. Le temps d’un battement de cils, j’ai dépassé le Français Julien Absalon sur la ligne d’arrivée. Il était le meilleur et le plus grand des vététistes à l’époque. Puis je suis arrivé.

Pendant cette période, j’ai reçu beaucoup d’attention et de soutien de la part d’excellent(e)s camarades. Cela m’a donné des ailes. Ce n’est pas pour rien qu’on dit que le succès nourrit le succès. Pendant plus d’une décennie après cela, j’ai pu gagner presque tout ce que je voulais gagner. Je me suis habitué à gagner. Gagner peut être addictif.

Jeux olympiques 2021 : Seulement la quatrième place

Je n’ai pas gagné à Tokyo. Je ne suis même pas monté sur le podium. Quatrième aux Jeux olympiques. L’année après la saison qui a été annulée en raison de la Covid. Il n’y a pas plus amer que ça.

Pendant longtemps, j’ai considéré la médaille d’argent des jeux olympiques de Londres 2012 comme l’un des moments les plus douloureux de ma carrière. À cette époque, je me portais bien et j’étais en si bonne forme que je me pensais presque imbattable. La médaille d’or me semblait un acquis. Comme si elle pendait déjà à mon cou.

À l’époque, j’étais tellement habitué au succès qu’après la course, j’ai pensé qu’avec cette médaille d’argent j’avais en quelque sorte touché le fond. En réalité, la quatrième place au Japon a été encore plus ingrate. Il y a eu en effet un moment où beaucoup de doutes se sont glissés dans ma tête et s’y sont installés pour quelques jours.

Les autres étaient meilleurs que moi

Je n’ai pas fait une mauvaise course à Tokyo. C’est une performance pour laquelle je peux difficilement me blâmer. J’étais à la limite. Les jambes étaient fortes, la tête pleine, la soif de victoire grondait. Et pourtant, trois athlètes ont été meilleurs que moi.

Presque tout s’est bien passé, mais pas assez pour le podium? Cela crée plus d’incertitude que quand vous pouvez trouver le défaut en vous-même et faire différemment la fois suivante. Dans les jours après Tokyo, j’ai remarqué que d’autres gens avaient également des doutes sérieux à mon sujet. J’ai ressenti cela intensément.

Nino Schurter auf seinem Mountainbike bei einem Wettkampf
© SCOTT SRAM

Gagner devient de plus en plus difficile

Je vieillis. Cela ne peut être nié. L’entraînement demande plus d’efforts, l’usure de mon corps est plus perceptible certains jours qu’auparavant. Le moment de la meilleure forme, que je trouvais sans effort et à temps avant une course importante il y a des années, est maintenant plus difficile à obtenir. Comme si ma lucidité se brouillait avec le temps.

En plus de cela, je peux sentir le souffle chaud des jeunes générations dans ma nuque. Il y a des années, ils m’admiraient comme une idole. Maintenant, ils veulent tout donner et me battre sur la piste.

Même si ce n’est que pour la cinquième place, ils se lancent dans des duels comme s’il y avait une médaille d’or pour une manœuvre de dépassement réussie. Et quand tout à coup d’autres gagnent, en tant qu’ancien champion, vous remarquez à quelle vitesse la célébrité peut s’estomper. L’attention est fugace. Soudain, elle appartient aux autres. C’est amer.

L’énergie provenant du négatif

Ses propres doutes et ceux des autres. La forte concurrence. Les défaites. Avec le recul, tout cela a nourri mon ambition et m’a motivé. Celui qui veut réussir doit pouvoir puiser une force nouvelle dans l’échec. Considérer la défaite comme une source d’énergie nouvelle. C’est l’un des secrets de ma réussite.

Dans le Val di Sole, une vallée des Alpes italiennes, au nord-ouest de Trente, je me suis lancé sur la piste avec tout ce que j’avais encore à offrir quelques semaines après les JO. J’ai pris la course très à cœur. J’ai franchi la ligne d’arrivée avec deux secondes d’avance sur mon compatriote Mathias Flückiger. Une victoire au centimètre près. Champion du monde. Je n’avais plus seulement le plus jeune titré, mais aussi le plusvieux détenteur du titre de tous les temps.

Cette victoire a transformé beaucoup de colère et de déception en quelque chose de lumineux. Elle a montré à tous les autres, mais surtout à moi-même, que je peux encore gagner, même lorsque la concurrence des plus jeunes se montre grandiose et sans faille. Cependant, ce succès n’a pas dissipé tous les doutes.

Combien de temps encore dans les compétitions ?

Pour l’année prochaine je suis toujours sous contrat chez Scott, mon équipe. Je vais certainement participer à la prochaine saison. C’est connu depuis longtemps et le projet est lié à de nombreux partenaires solides. Je ne sais pas si cela durera jusqu’aux prochains Jeux Olympiques de Paris en 2024. Mais je dois décider cette année encore. L’équipe et le formateur ont besoin d’une sécurité dans la planification.

Une chose est sûre : je veux compétitif jusqu’à la fin de ma carrière. Si je fais des compétitions juste pour finir dixième, je ne sais pas si cela me suffira à long terme.

De plus, de nombreuses choses en dehors du sport sont devenues de plus en plus importantes ces dernières années. La famille évidemment, surtout ma fille, qui adore faire du vélo et aime avoir son père avec elle lors de ses tours. A la télévision, elle préfère regarder les courses des „Girls“, comme on dit en Suisse. Peut-être qu’à un moment donné, elle sera l’une d’entre elles.

Les perspectives de carrière

Il y a aussi les perspectives de carrière. J’aimerais créer une nouvelle série de courses en Suisse avec des partenaires. Je songe à une licence professionnelle de pilote d’hélicoptère. Je suis autorisé à piloter des hélicoptères à titre privé depuis l’année dernière.

Je pourrais imaginer une carrière de coach ou de manager. Je m’intéresse de plus en plus à toutes ces activités. Et là aussi, je veux être l’un des meilleurs, sinon le meilleur. Je me réjouis déjà de la période qui suivra ma carrière. Je continuerais peut-être à faire des courses à côté. Mais alors sur des distances plus longues. J’aurais plus de chances de gagner quand je serai plus âgé.

Encore et toujours cette ambition débordante, cette pulsion intérieure. Mais est-ce vraiment la volonté qui me distingue des autres personnes de talent ?

Non. Ce serait trop facile. Chaque professionnel est ambitieux, tout le monde veut gagner. Mes succès sont aussi liés à une autre grande chance.

La grande chance

Le VTT est souvent perçu comme un sport individuel. Seul contre la montre ou la concurrence. Cela peut sembler comme ça pour de nombreux fans. Sur la piste ou devant la télé, vous ne regardez qu’une personne seule sur un vélo.

En vérité, nombreux sont ceux qui font le tour du monde pour les athlètes que vous regardez. Entraîneurs/ses, managers, monteurs/ses, kinés. Nous, les athlètes, ne sommes que le produit de ceux qui nous entourent. Lorsqu’on me demande pourquoi j’ai réussi, quand je cite le talent, l’ambition et l’esprit de compétition, je ne dis que la moitié de la vérité.

Depuis 20 ans, depuis le début de tout, les bonnes personnes ont été avec moi. Le même entraîneur, la même équipe. Beaucoup d’autres sont avec nous depuis des lustres. J’ai pu connaitre tous mes succès aussi parce que j’ai trouvé les bons partenaires très tôt dans la vie. Avoir es personnes qui vous encouragent et vous rendent fort, qui grandissent avec vous, n’est jamais acqui pour toujours. Elles sont rares. Et surtout précieuses.

Nous devrions leur accorder une grande importance.

Dein Garmin Edge begleitet dich auf jeden Trail

05.11.2020

Trail, Tour oder Wettkampf - mit deinem Edge erreichst du dein Ziel

  • behalte auf Asphalt und im Gelände die Orientierung mit vorinstallierten Karten und GPS-Navigation
  • teile deine Kräfte ein – dank detaillierter Streckenfunktion weißt du stets, welche Anstiege dich noch erwarten
  • fahre dank extra langer Akkulaufzeit noch eine Runde mehr
  • verlass dich auf die Notruffunktion

Entdecke den Edge 1030 Plus
Meinungen

Diskutiere über diesen Artikel und schreibe den ersten Kommentar:

Jetzt mitdiskutieren
Keine Kommentare

Diskutiere über diesen Artikel